Derrière son sourire se cachait parfois la tristesse silencieuse
Cette tristesse sans bruit, si propre aux amoureuses
Mais dans le sourire de l'autre, elle change son décor
Elle offre à écrire, toutes, les lignes de son corps
L'encre sybilline en épouse tous les replis, même les mieux cachés...

Son lit est la scéne de sa troublante attitude, sensualité du sud
Mes baisers laissent d'étranges trainées sur le quai de son intimité
Le fond de sa pensée, contradiction de la forme de ses caresses
Elle reste allongée, nudité tatouée aux cicatrices de son âme bafouée
Ses murmures, invitations à l'indécence, résonne comme un écho impénétrant...

Dans le brouillard et la brume de nos journées cotonneuses et salivées
Surgit comme une dague aiguisée , l'ombre de la nuit, vampire séminale
Elle chevauche mes illusions comme je cambre ses effusions
Copié-collé, si profondément serré au plus intimes, impudeur extréme
Si séduisante, guerriére prompte à aimer, et à détruire ce qu'elle avait adoré...

Dans l'espace de ses bras, les heures se courbent pour chasser l'aube blanchatre
Inexorablement flux sans fin, le sablier du temps égrennent les secondes dissonantes
La lune, voyeuse amie, s'estompe et s'efface, ses seins déchirent l'ombre déclinante
Photo flashée par un orgasme multicolore, son corps étincelle brûle, danse charnelle
Tout disparait, fusion de trop d'effusion, le jour se décompose en fragments carminés...

Elle, femme du sud, à l'accent de ses passions, revît à chaque assaut, multiple et unique
Elle, femme du sud, se mure et murmure, psalmodies païennes, priéres incandescentes
Elle, femme du bord de mer, à la nudité ombragée par des nuages aux contours incertains
Elle, femme au regard emeraude et aux larmes de sang, qui asséchent ses lévres outrancières
Elle, femme de diamant, que le vermeil illumine, elle, femme du Sud...

Nino Ferrer - Le Sud

Femmes du sud...

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